Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Le Livre des Médiums — Deuxième Partie.

(Langue portugaise)

Chapitre VII.


BI-CORPOREITÉ ET TRANSFIGURATION.

Apparitions de l’Esprit des vivants. Hommes doubles. (115-118.) — Saint Alphonse de Liguori et saint Antoine de Padoue. (119.) — Vespasien. (120, 121.) — Transfiguration. Invisibilité. (122-124.) — Agénères. (125.)


114. Ces deux phénomènes sont des variétés de celui des manifestations visuelles, et quelque merveilleux qu’ils puissent paraître au premier abord, on reconnaîtra facilement, par l’explication qui peut en être donnée, qu’ils ne sortent pas de l’ordre des phénomènes naturels. 2 Ils reposent l’un et l’autre sur ce principe, que tout ce qui a été dit sur les propriétés du périsprit après la mort s’applique au périsprit des vivants. 3 Nous savons que pendant le sommeil l’Esprit recouvre en partie sa liberté, c’est-à-dire qu’il s’isole du corps, et c’est dans cet état que nous avons eu maintes fois occasion de l’observer. 4 Mais l’Esprit, que l’homme soit mort ou vivant, a toujours son enveloppe semi-matérielle qui, par les mêmes causes que nous avons décrites, peut acquérir la visibilité et la tangibilité. 5 Des faits bien positifs ne peuvent laisser aucun doute à cet égard ; nous n’en citerons que quelques exemples qui sont à notre connaissance personnelle, et dont nous pouvons garantir l’exactitude, chacun étant à même d’en recueillir d’analogues en consultant ses souvenirs.


[Apparitions de l’Esprit des vivants. Hommes doubles.]


115. La femme d’un de nos amis vit à plusieurs reprises, pendant la nuit, entrer dans sa chambre, qu’elle eût ou non de la lumière, une marchande fruitière des environs qu’elle connaissait de vue, mais à laquelle elle n’avait jamais parlé. Cette apparition lui causa une frayeur d’autant plus grande qu’à cette époque cette dame n’avait aucune connaissance du Spiritisme, et que ce phénomène se renouvela très souvent. 2 Or, la marchande était parfaitement vivante, et dormait probablement à cette heure ; pendant que son corps matériel était chez elle, son Esprit et son corps fluidique étaient chez cette dame ; pour quel motif ? c’est ce qu’on ne sait pas. En pareil cas, un spirite, initié à ces sortes de choses, le lui eût demandé, mais c’est ce dont elle n’eut pas l’idée. 3 Chaque fois l’apparition s’éclipsa sans qu’elle sût comment, et chaque fois aussi, après sa disparition, elle alla s’assurer que toutes les portes étaient parfaitement fermées et que personne n’avait pu s’introduire dans son appartement. Cette précaution lui prouva qu’elle était bien éveillée et qu’elle n’était pas le jouet d’un rêve. 4 D’autres fois, elle vit de la même manière un homme qu’elle ne connaissait pas, mais un jour elle vit son frère qui était alors en Californie ; il avait tellement l’apparence d’une personne réelle, qu’au premier moment elle crut à son retour et voulut lui adresser la parole, mais il disparut sans lui en laisser le temps. Une lettre reçue postérieurement lui prouva qu’il n’était pas mort. 5 Cette dame était ce qu’on peut appeler un médium voyant naturel, mais à cette époque, comme nous l’avons dit, elle n’avait jamais entendu parler de médiums.


116. Une autre dame qui habite la province, étant assez gravement malade, vit un soir, vers les dix heures, un monsieur âgé habitant la même ville et qu’elle voyait quelquefois dans la société, mais sans aucun rapport d’intimité. 2 Ce monsieur était assis dans un fauteuil au pied de son lit, et de temps en temps prenait une prise de tabac ; il avait l’air de la veiller. Surprise d’une telle visite à pareille heure, elle veut lui en demander le motif, mais le monsieur lui fait signe de ne pas parler et de dormir ; à plusieurs reprises elle veut lui adresser la parole, et chaque fois la même recommandation. Elle finit par s’endormir. 3 A quelques jours de là, étant rétablie, elle reçut la visite de ce même monsieur, mais à une heure plus convenable, et cette fois c’était bien lui ; il avait le même costume, la même tabatière et exactement les mêmes manières. 4 Persuadée qu’il était venu pendant sa maladie, elle le remercia de la peine qu’il avait prise. Le monsieur, fort surpris, lui dit qu’il n’avait pas eu l’avantage de la voir depuis assez longtemps. 5 La dame, qui connaissait les phénomènes spirites, comprit ce qu’il en était ; mais ne voulant pas s’en expliquer avec lui, elle se contenta de lui dire que probablement elle l’avait rêvé.

6 C’est ce qui est probable, diront les incrédules, les esprits forts, ce qui pour eux, est synonyme de gens d’esprit ; 7 mais il est constant que cette dame ne dormait pas du tout, pas plus que la précédente. - C’est qu’alors elle rêvait tout éveillée ; autrement dit elle avait une hallucination. - Voilà le grand mot, l’explication universelle de tout ce qu’on ne comprend pas. Comme nous avons déjà suffisamment réfuté cette objection, [n.º 111] nous poursuivrons en nous adressant à ceux qui peuvent nous comprendre.


117. Voici cependant un autre fait plus caractéristique, et nous serions curieux de voir comment on pourrait l’expliquer par le seul jeu de l’imagination.

2 Un monsieur habitant la province n’avait jamais voulu se marier, malgré les instances de sa famille. On avait notamment insisté en faveur d’une personne habitant une ville voisine, et qu’il n’avait jamais vue. Un jour, étant dans sa chambre, il fut tout étonné de se voir en présence d’une jeune fille, vêtue de blanc, et la tête ornée d’une couronne de fleurs. Elle lui dit qu’elle était sa fiancée, lui tendit la main qu’il prit dans la sienne, et à laquelle il vit un anneau. Au bout de quelques instants tout disparut. 3 Surpris de cette apparition, et s’étant assuré qu’il était bien éveillé, il s’informe si quelqu’un est venu dans la journée ; mais on lui dit qu’on n’avait vu personne. 4 Un an après, cédant à de nouvelles sollicitations d’une parente, il se décida à aller voir celle qu’on lui proposait. Il arriva le jour de la Fête-Dieu ; on revenait de la procession, et une des premières personnes qui s’offre à sa vue en entrant dans la maison, c’est une jeune fille qu’il reconnaît pour celle qui lui était apparue ; elle était vêtue de même, car le jour de l’apparition était aussi celui de la Fête-Dieu. 5 Il reste interdit, et de son côté, la jeune fille pousse un cri de surprise et se trouve mal. Revenue à elle, elle dit qu’elle a déjà vu ce monsieur à pareil jour l’année précédente. Le mariage fut conclu. 6 C’était vers 1835 ; à cette époque il n’était pas question des Esprits, et d’ailleurs l’un et l’autre sont des gens d’un positivisme extrême et de l’imagination la moins exaltée qui soit au monde.

7 On dira peut-être que l’un et l’autre avaient l’esprit frappé de l’idée de l’union proposée et que cette préoccupation détermina une hallucination ; mais il ne faut pas oublier que le mari y était si indifférent, qu’il fut un an sans aller voir sa prétendue. En admettant même cette hypothèse, il resterait à expliquer la double apparition, la coïncidence du costume avec le jour de la Fête-Dieu, et enfin la reconnaissance physique entre personnes qui ne s’étaient jamais vues, circonstances qui ne peuvent être le produit de l’imagination.


118. Avant d’aller plus loin, nous devons répondre immédiatement à une question qu’on ne manquera pas de faire, c’est de savoir comment le corps peut vivre tandis que l’Esprit est absent. 2 Nous pourrions dire que le corps peut vivre de la vie organique qui est indépendante de la présence de l’Esprit, et la preuve en est, c’est que les plantes vivent et n’ont pas d’Esprit ; 3 mais nous devons ajouter que, pendant la vie, l’Esprit n’est jamais complètement détaché du corps. 4 Les Esprits, de même que certains médiums voyants, reconnaissent l’Esprit d’une personne vivante à une traînée lumineuse qui aboutit à son corps, phénomène qui n’a jamais lieu quand le corps est mort, car alors la séparation est complète. 5 C’est par cette communication que l’Esprit est averti instantanément, à quelque distance qu’il soit, du besoin que le corps peut avoir de sa présence, et alors il y revient avec la promptitude de l’éclair. 6 Il en résulte que le corps ne peut jamais mourir pendant l’absence de l’Esprit, et qu’il ne peut jamais arriver que celui-ci, à son retour, trouve la porte close, ainsi que l’ont dit quelques romanciers dans des histoires faites à plaisir. (Livre des Esprits, nº 400 et suivants.)


[Saint Alphonse de Liguori et saint Antoine de Padoue.]


119. Revenons à notre sujet. L’Esprit d’une personne vivante, isolé du corps, peut apparaître comme celui d’une personne morte, et avoir toutes les apparences de la réalité ; 2 de plus, par les mêmes causes que nous avons expliquées, il peut acquérir une tangibilité momentanée. C’est ce phénomène, désigné sous le nom de bi-corporéité, qui a donné lieu aux histoires des hommes doubles, c’est-à-dire d’individus dont la présence simultanée a été constatée en deux endroits différents. 3 En voici deux exemples tirés, non des légendes populaires, mais de l’histoire ecclésiastique. Saint Alphonse de Liguori fut canonisé avant le temps voulu pour s’être montré simultanément en deux endroits différents, ce qui passa pour un miracle.

4 Saint Antoine de Padoue était en Italie, n et au temps où il prêchait, son père, qui était à Lisbonne, n allait au supplice accusé d’un meurtre. A ce moment, saint Antoine paraît, démontre l’innocence de son père et fait connaître le véritable criminel qui, plus tard, subit le châtiment. Il fut constaté qu’à ce moment saint Antoine n’avait pas quitté l’Espagne.

5 Saint Alphonse ayant été évoqué et interrogé par nous sur le fait ci-dessus, voici les réponses qu’il fit :


1. Pourriez-vous nous donner l’explication de ce phénomène ?

« Oui ; l’homme, lorsqu’il s’est complètement dématérialisé par sa vertu, qu’il a élevé son âme vers Dieu, peut apparaître en deux endroits à la fois, 2 voici comment. L’Esprit incarné, en sentant le sommeil venir, peut demander à Dieu de se transporter dans un lieu quelconque. Son Esprit, ou son âme, comme vous voudrez l’appeler, abandonne alors son corps, suivie d’une partie de son périsprit, et laisse la matière immonde dans un état voisin de la mort. 3 Je dis voisin de la mort, parce qu’il est resté dans le corps un lien qui rattache le périsprit et l’âme à la matière, et ce lien ne peut être défini. Le corps apparaît donc dans l’endroit demandé. Je crois que c’est tout ce que vous désirez savoir. »


2. Ceci ne nous donne pas l’explication de la visibilité et de la tangibilité du périsprit.

« L’Esprit se trouvant dégagé de la matière suivant son degré d’élévation peut se rendre tangible à la matière. »


3. Le sommeil du corps est-il indispensable pour que l’Esprit apparaisse en d’autres endroits ?

« L’âme peut se diviser lorsqu’elle se sent portée dans un lieu différent de celui où se trouve le corps. 2 Il peut arriver que le corps ne dorme pas, quoique cela soit très rare, mais alors le corps n’est jamais dans un état parfaitement normal, il est toujours dans un état plus ou moins extatique. »


3 Remarque. L’âme ne se divise pas dans le sens littéral du  mot ; elle rayonne de différents côtés, et peut ainsi se manifester sur plusieurs points sans être partagée ; il en est de même d’une lumière qui peut simultanément se refléter dans plusieurs glaces.


4. L’homme étant plongé dans le sommeil tandis que son Esprit apparaît ailleurs, qu’arriverait-il s’il était réveillé subitement ?

« Cela n’arriverait pas, parce que si quelqu’un avait l’intention de l’éveiller, l’Esprit rentrerait dans le corps et préviendrait l’intention, attendu que l’Esprit lit dans la pensée. »


2 Une explication tout à fait identique nous a été donnée plusieurs fois par l’Esprit de personnes mortes ou vivantes. Saint Alphonse explique le fait de la double présence, mais il ne donne pas la théorie de la visibilité et de la tangibilité.


[Vespasien.]


120. Tacite rapporte un fait analogue :

2 Pendant les mois que Vespasien passa dans Alexandrie pour attendre le retour périodique des vents d’été et la saison où la mer devient sûre, plusieurs prodiges arrivèrent, par où se manifesta la faveur du ciel et l’intérêt que les dieux semblaient prendre à ce prince…

3 Ces prodiges redoublèrent dans Vespasien le désir de visiter le séjour sacré du dieu, pour le consulter au sujet de l’empire. Il ordonne que le temple soit fermé à tout le monde ; entré lui-même et tout entier à ce qu’allait prononcer l’oracle, il aperçoit derrière lui un des principaux Egyptiens, nommé Basilide, qu’il savait être retenu malade à plusieurs journées d’Alexandrie. 4 Il s’informe aux prêtres si Basilide est venu ce jour-là dans le temple ; il s’informe aux passants si on l’a vu dans la ville, enfin, il envoie des hommes à cheval, et il s’assure que dans ce moment-là même il était à quatre-vingts milles de distance. 5 Alors, il ne douta plus que la vision ne fût surnaturelle, et le nom de Basilide lui tint lieu d’oracle. (TACITE. Histoires, livre IV, chapitres 81 et 82. Traduction de Burnouf.)


121. L’individu qui se montre simultanément en deux endroits différents a donc deux corps ; 2 mais de ces deux corps un seul est réel, l’autre n’est qu’une apparence ; 3 on peut dire que le premier a la vie organique et que le second a la vie de l’âme ; 4 au réveil les deux corps se réunissent, et la vie de l’âme rentre dans le corps matériel. 5 Il ne paraît pas possible, du moins nous n’en n’avons pas d’exemple, et la raison semble le démontrer, que dans l’état de séparation, les deux corps puissent jouir simultanément et au même degré de la vie active et intelligente. 6 Il ressort, en outre, de ce que nous venons de dire que le corps réel ne pourrait pas mourir tandis que le corps apparent resterait visible : l’approche de la mort rappelant toujours l’Esprit dans le corps, ne fût-ce que pour un instant. 7 Il en résulte également que le corps apparent ne pourrait être tué, parce qu’il n’est pas organique et qu’il n’est pas formé de chair et d’os ; il disparaît au moment où l’on voudrait lui donner la mort. n


[Transfiguration. Invisibilité.]


122. Nous passons au second phénomène, celui de la transfiguration. Il consiste dans le changement d’aspect d’un corps vivant. 2 Voici à cet égard un fait dont nous pouvons garantir la parfaite authenticité, et qui s’est passé dans les années 1858 et 1859 aux environs de Saint-Étienne. 3 Une jeune fille d’une quinzaine d’années jouissait de la singulière faculté de se transfigurer, c’est-à-dire de prendre à des moments donnés toutes les apparences de certaines personnes mortes ; 4 l’illusion était si complète, qu’on croyait avoir la personne devant soi, tant étaient semblables les traits du visage, le regard, le son de la voix et jusqu’au jargon. 5 Ce phénomène s’est renouvelé des centaines de fois sans que la volonté de la jeune fille y fût pour rien. 6 Elle prit plusieurs fois l’apparence de son frère, mort quelques années auparavant ; elle en avait non seulement la figure, mais la taille et le volume du corps. 7 Un médecin du pays, maintes fois témoin de ces effets bizarres, et voulant s’assurer s’il n’était pas le jouet d’une illusion, fit l’expérience suivante. Nous tenons les faits de lui-même, du père de la jeune fille et de plusieurs autres témoins oculaires très honorables et très dignes de foi. 8 Il eut l’idée de peser la jeune fille dans son état normal, puis dans celui de transfiguration, alors qu’elle avait l’apparence de son frère âgé de vingt et quelques années, et qui était beaucoup plus grand et plus fort. Eh bien ! il s’est trouvé que dans ce dernier état le poids était presque le double. 9 L’expérience était concluante, et il était impossible d’attribuer cette apparence à une simple illusion d’optique. Essayons d’expliquer ce fait, que dans un temps on eût appelé miracle, et que nous appelons tout simplement phénomène.


123. La transfiguration, dans certains cas, peut avoir pour cause une simple contraction musculaire qui peut donner à la physionomie une tout autre expression, au point de rendre la personne presque méconnaissable. 2 Nous l’avons souvent observée chez certaines somnambules, mais dans ce cas la transformation n’est pas radicale ; 3 une femme pourra paraître jeune ou vieille, belle ou laide, mais ce sera toujours une femme, et son poids surtout n’augmentera ni ne diminuera. Dans le cas dont il s’agit, il est bien évident qu’il y a quelque chose de plus ; 4 la théorie du périsprit va nous mettre sur la voie.

Il est admis en principe que l’Esprit peut donner à son périsprit toutes les apparences ; 5 que par une modification dans la disposition moléculaire, il peut lui donner la visibilité, la tangibilité, et par conséquent l’opacité ; 6 que le périsprit d’une personne vivante, isolé du corps, peut subir les mêmes transformations ; 7 que ce changement d’état s’opère par la combinaison des fluides. 8 Figurons-nous maintenant le périsprit d’une personne vivante, non pas isolé, mais rayonnant autour du corps de manière à l’envelopper comme d’une vapeur ; dans cet état, il peut subir les mêmes modifications que s’il en était séparé ; 9 s’il perd sa transparence, le corps peut disparaître, devenir invisible, et être voilé comme s’il était plongé dans le brouillard. 10 Il pourra même changer d’aspect, devenir brillant si telle est la volonté ou le pouvoir de l’Esprit. 11 Un autre Esprit, combinant son propre fluide avec le premier, peut y substituer sa propre apparence ; de telle sorte que le corps réel disparaît sous une enveloppe fluidique extérieure dont l’apparence peut varier au gré de l’Esprit. 12 Telle paraît être la véritable cause du phénomène étrange, et rare, il faut le dire, de la transfiguration.

13 Quant à la différence du poids, elle s’explique de la même manière que pour les corps inertes. Le poids intrinsèque du corps n’a pas varié, parce que la quantité de matière n’a pas augmenté ; il subit l’influence d’un agent extérieur qui peut en augmenter ou en diminuer le poids relatif, comme nous l’avons expliqué ci-dessus, n.º 78 et suivants. Il est donc probable que si la transfiguration eût lieu sous l’aspect d’un petit enfant, le poids eût diminué en proportion.


124. On conçoit que le corps puisse prendre une autre apparence plus grande ou de même dimension ; mais comment pourrait-il en prendre une plus petite, celle d’un petit enfant, comme nous venons de le dire ? 2 Dans ce cas, le corps réel ne devrait-il pas dépasser les limites du corps apparent ? Aussi ne disions-nous pas que le fait se soit produit ; nous avons seulement voulu montrer, 3 en nous rapportant à la théorie du poids spécifique, que le poids apparent aurait pu diminuer. 4 Quant au phénomène en lui-même, nous n’affirmons ni sa possibilité, ni son impossibilité ; 5 mais dans le cas où il aurait lieu, de ce qu’on ne pourrait en donner une solution satisfaisante, cela n’infirmerait pas la chose ; il ne faut pas oublier que nous sommes au début de la science, et qu’elle est loin d’avoir dit son dernier mot sur ce point comme sur beaucoup d’autres. 6 D’ailleurs les parties excédantes pourraient parfaitement être rendues invisibles.

La théorie du phénomène de l’invisibilité ressort tout naturellement des explications précédentes et de celles qui ont été données au sujet du phénomène des apports, n.º 96 et suivants.


[Agénères.]


125. Il nous resterait à parler du singulier phénomène des agénères qui, tout extraordinaire qu’il puisse paraître au premier abord, n’est pas plus surnaturel que les autres. 2 Mais, comme nous l’avons expliqué dans la Revue spirite (février 1859), nous croyons inutile d’en reproduire ici les détails ; 3 nous dirons seulement que c’est une variété de l’apparition tangible ; c’est l’état de certains Esprits qui peuvent revêtir momentanément les formes d’une personne vivante, au point de faire complètement illusion. (Du grec a privatif, et géine, géinomaï engendrer ; qui n’a pas été engendré.)



[1] Dans l’original : “était en Espagne, et au temps où il prêchait, son père, qui était à Padoue, allait au supplice accusé d’un meurtre.”


[2] Voir la Revue Spirite, janvier 1859, Le Follet de Bayonne ; février 1859, Les agénères ; mon ami Hermann ; mai 1859, Le lien entre l’Esprit et le corps ; novembre 1859, L’âme errante ; janvier 1860, L’Esprit d’un coté et le corps de l’autre ; mars 1860, Études sur l’Esprit de personnes vivantes : le docteur V. et mademoiselle I.; avril 1860, Le Fabricant de Saint Pétersbourg ; apparitions tangibles ; novembre 1860, Histoire de Marie d’Agréda ; juillet 1861, Une apparition providentielle.


Il y a une image de ce chapitre dans le service Google - Recherche de livres (Quatrième édition - 1862).


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